Quête de sens ...

Hier soir, dans une maison silencieuse,

la conversation avec l’Aîné a pris un détour inattendu.

 

Avec une sincérité tranchante, il m’a dit :

— « Tu sais, les parents de mes amis n’ont jamais fait peser sur eux le prix de leurs sacrifices. Pas comme toi. »

 

 

 

Ses mots m’ont frappée comme une flèche.

Non parce qu’ils accusaient,

mais parce qu’ils ouvraient une distance nouvelle entre nous.

 

Alors j’ai répondu, presque dans un souffle :

— « Peut-être parce qu’eux étaient deux…

et que moi, je n’étais qu’une seule. »

 

 

 

Il n’a pas entendu.

Pas encore.

 

Derrière chaque trajet,

chaque nuit blanche,

chaque rendez-vous arraché au temps,

il y avait ma vie offerte en silence.

 

Non comme une dette,

mais comme une évidence.

 

 

 

Pourtant, dans ses yeux, j’ai perçu un doute.

Comme si l’amour, si total,

pouvait cacher une clause invisible,

écrite en lettres minuscules.

 

Un soupçon de poids,

un fardeau qu’il ne voulait pas porter.

 

 

 

Je n’ai rien ajouté.

Je sais qu’un jour,

il fera sa propre traversée.

 

Alors il comprendra :

le sacrifice n’est pas une monnaie d’échange,

mais une forme d’amour

qui se donne sans jamais réclamer.

 

Si seulement l’enfance savait ce que coûte l’amour, l’adulte, lui, ne l’oublierait jamais.