Post-partum: on accouche d’une absence

 

 

Il y a des instants fragiles

où le temps se dérobe,

où les horloges se taisent,

où mon âme erre

dans une terre inconnue.

 

C’est dans ces moments abyssaux

que mes racines se cherchent,

fragiles comme une brindille à la dérive.

 

J’ai perdu la trace de moi-même,

de mes désirs,

de mes aspirations.

Tout s’est évanoui

comme une brume du matin.

 

 

 

Au cœur de l’écho des souvenirs,

je traque désespérément

des visages disparus,

des voix éteintes.

 

La maison, autrefois secouée

de rires et de disputes,

de joies et de larmes,

est désormais figée

dans un silence étouffant.

 

Les murs gardent la mémoire,

portant les cicatrices du temps,

les empreintes indélébiles

des années écoulées.

 

 

 

Chaque coin de la maison exhale un souvenir.

Chaque objet est gardien d’une présence passée :

un jouet abandonné,

une photo figée,

le reflet d’un bonheur jadis partagé.

 

Aujourd’hui tout est immobile,

figé,

et le quotidien est une danse monotone

au rythme des heures qui s’étirent dans le vide.

 

 

 

Alors résonne la voix de mon fils,

comme un doux écho,

tendre baume sur mon cœur tourmenté :

 

— « Maman, nous vivons désormais ensemble

d’une manière différente,

mais ensemble tout autant. »

 

 

 

Oui, l’amour et la connexion

transcendent la distance physique.

Mais je reste captive de cette mélancolie

qui m’enserre,

comme si j’avais accouché d’une absence,

attendant patiemment

que la vie dévoile son plan.

 

Je vous aime, mes enfants.

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