
Complices silencieuses
L’été s’est éteint dans le sillage des avions.
À 11h05 puis à 17h35, ils ont pris leur envol, laissant derrière eux le parfum des chambres dérangées et le tumulte d’un quotidien suspendu.
Quand j’ai franchi le seuil, la maison m’attendait.
Elle avait ce silence dense, celui qui pèse plus qu’il ne repose.
Les animaux se sont pressés contre moi, comme pour combler l’espace, mais déjà je savais : la saison était close.
Alors, dans le craquement du bois,elle a parlé à sa manière :
« J’ai gardé leurs voix dans mes murs, leurs éclats de rire sous mon toit.
Aujourd’hui je pleure avec toi, car mes pièces résonnent creux. »
J'ai caressé ses murs, partageant avec elle, la même mélancolie.
Deux mères à la fois :
elle de pierre,
moi de chair,
unis par le même vide, par le même espoir :
les voir revenir, ne serait-ce qu’un instant,
ranimer nos murs,
ranimer nos cœurs.
.....
Puis septembre a dressé sa carte. Non plus les cartables alignés dans le couloir, mais une boussole déployée.
L’un vers le nord,
l’autre vers l’ouest,
et moi, au sud.
Nous ne marchons plus d’un seul pas. Chacun suit désormais sa rose des vents, et la maison, complice silencieuse, garde la mémoire du centre...
Là où, un jour, nos chemins se sont croisés.
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