1512 kilomètres...

 


C'est à présent la nouvelle distance qui nous sépare, nous laissant distants les uns des autres pour une période de quelques semaines, voire quelques mois.

Le temps, lui, n'offre aucune garantie de permanence...si seulement j'avais eu la chance de murmurer ces mots :

 


"Donnez-nous encore un peu de ce temps, un espace où nos chemins se croisent, où nos existences s'entremêlent."

 

 

A présent, je dois apprendre à coexister avec cette absence qui fusionne avec mon être, créant un vide béant.

 


Un nid dépourvu de sa chaleur accueillante.

Les journées s'égrènent sans la joyeuse mélodie de leurs rires, et les nuits se muent en un rappel persistant de leur présence, jadis si apaisante.

 

J'ai désormais le devoir d'affronter cette douleur, de la traiter telle une perruque mal ajustée ou une cicatrice en cours de guérison.

Il me faut recréer d'autres habitudes, guettant chaque appel, chaque message, ou cette présence discrète et silencieuse.

 

J'espère ardemment les retrouvailles au petit déjeuner, à 18 heures, voire même à 20 heures, pour échanger les récits de nos journées mouvementées.

Cependant, cette distance qui grandit nourrit la nostalgie, gagnant un territoire insoupçonné dans ma vie.

 

... En finalité, les injonctions de devoir autrefois servies à l'éducation n'ont aucun effet sur mon adaptation personnelle.

 

Le manque des habitudes, la mémoire de nos liens, et cette dernière étreinte du matin, ressentie comme un déchirement, me plongent dans la sidération.

 

Comment ai-je pu oublier que nous ne vivrions plus jamais ces moments d'enfance ?


Comment ai-je pu nier que les jours ne s'étireraient à l'infini ?

À présent, nous voilà sur le trottoir, échangeant des aurevoir chargés de pudeur, de souvenirs, de larmes, de gestes d'amour et d'espoir pour les occasions à venir : les vacances, les anniversaires, Noël...

 

... Et à quel point le temps fut doux avant cette envolée inévitable.

 

À peine quelques instants d'émotion au regard de 18 années d'aventures façonnées par les rires, les espoirs et les rêves et les saisons.

 

Les chrysalides métamorphosées s'apprêtent à prendre leur envol...


"Volez, volez flamboyants ! Que votre élan vous guide vers de nouveaux horizons."